Faire face aux risques d’intensité

Les risques d’intensité prennent une place de plus en plus prépondérante dans l’actualité mais aussi dans l’activité des assureurs et des réassureurs. Leurs coûts d’indemnisation se sont massivement alourdis. Si ces risques ne sont évidemment pas nouveaux, ils ont néanmoins tendance à se démultiplier et à se banaliser. L’enjeu consiste donc à les analyser toujours plus finement et à en apprécier la probabilité afin de les anticiper pour s’en prémunir ou y faire face.

Des risques climatiques en fort développement

Le changement climatique fait évoluer les risques auxquels les Français sont exposés, dans toutes leurs dimensions. Avec une sinistralité estimée par la caisse centrale de réassurance à 3,5 milliards d’euros, l’année 2022 s’est ainsi classée au premier rang des sécheresses les plus coûteuses. Quant à la grêle, son coût a atteint la même année plus de 5 milliards d’euros. En 2023, les inondations dans le Nord et le Pas de Calais ont causé 550 millions d’euros de dégâts selon la CCR et les tempêtes Ciaran et Domingos 1,3 milliard d’euros. En 2022, cette évolution s’est également traduite par une concentration de records pour tous les aléas (des grêlons de 12 cm, une tornade qui parcourt 206 km, etc.) ainsi que par la simultanéité des événements. Dorénavant, les zones affectées peuvent parfois être ainsi exposées à plusieurs aléas, comme la sécheresse et les inondations.

Covéa, qui a développé une gamme d’outils innovants à l’aide d’une équipe d’experts pluridisciplinaires, veille à anticiper ces risques et à alerter ses clients et sociétaires. Le Groupe s’attache, par ailleurs, à mieux prendre en compte les aléas dans la tarification, à surveiller régulièrement son portefeuille et à déployer une politique de prévention ciblée. Fort de sa maîtrise de ces risques, Covéa contribue à faire croître la connaissance collective à travers l’élaboration de livres blancs. Le premier, en collaboration avec la société RiskWeatherTech, quantifiait les évolutions attendues des dommages assurés pour les périls inondation, sécheresse, grêle et tempête sous l’effet du changement climatique à l’horizon 2050. Le second, paru en 2023, partage les pistes à suivre en matière de prévention, instrument essentiel face à la hausse de la sinistralité.

Un risque pandémique en pleine résurgence

Après les alertes liées notamment au SRAS (2003) et à la grippe H1N1 (2009), le monde a été confronté en 2020, avec la Covid-19, à la réalité du risque pandémique. La crise sanitaire s’est accompagnée d’un événement inédit : le quasi-arrêt de l’activité économique mondiale dû au confinement de la moitié de la planète pendant plusieurs semaines. Pour les assureurs et les réassureurs, cette crise sanitaire a eu un coût extrêmement élevé suite à la décision de fermeture administrative des entreprises prise par de nombreux gouvernements. Le Groupe a donc, à l’instar de tous les assureurs, fait évoluer ses contrats, considérant la fermeture de pans entiers de l’économie comme un risque systémique, par définition non assurable. Il n’en reste pas moins qu’aujourd’hui, mondialisation oblige, le risque pandémique est bien plus élevé qu’auparavant.

Le risque cyber en nette augmentation

Du côté du cyber, l’enjeu porte sur la difficulté à maîtriser ce type de risque, encore relativement nouveau. C’est pourquoi Covéa s’est attaché, depuis quelques années, à penser ce risque sur le plan juridique afin d’en définir les conditions d’indemnisation et d’en apprécier précisément les impacts, qu’ils soient directs ou indirects. Pour autant, le Groupe entend continuer de progresser sur la connaissance de ce risque afin de bâtir les réponses assurantielles appropriées au juste coût.

Face à ces risques d’intensité, la diversification des risques, qu’elle soit géographique ou qu’elle porte sur la couverture de risques d’autre nature, revêt une importance majeure. Le rachat de PartnerRe par Covéa, qui élargit le portefeuille de risques du Groupe, constitue sans doute la meilleure des réponses.